Cette année, j’ai encore regardé passer le 8 mars. C’est une date importante pour moi le 8 mars. Déjà parce que c’était l’anniversaire de mon père lorsqu’il était encore parmi nous et puis parce que je suis une femme. Et que cette journée des droits des femmes, avec la médiatisation qui en est faite, est une façon rapide de s’informer sur l’état des droits des femmes de par le monde. Tout simplement…
J’ai donc comme tous les ans, regardé ce qui s’en disait sur la toile. À droite (Le Figaro), à gauche (Libé) et au milieu, ici et là sur les forums. Et comme tous les ans, je me suis dit que les choses ne changeaient pas vraiment : les commentaires où se retrouvent tous les stéréotypes (d’un côté ou de l’autre) sont toujours présents et la même question revient (Faut-il supprimer la journée de la femme ? « Sondageait » Le Figaro).
Alors j’ai écouté la ministre Najat Vallaud-Belkacem (première véritable ministre des Droits des Femmes depuis Yvette Roudy 1985-86) nous expliquer l’état des droits en France et ailleurs. Et puis, j’ai songé au recul du droit à l’IVG dans le monde (et chez nos voisins proches), aux manifestations ici et là anti « théorie du genre », aux femmes qui subissent des mutilations sexuelles là-bas ou ici, aux femmes mariées de force, aux femmes de plus en plus précaires, aux femmes…
Et je me suis demandé : Simone de Beauvoir, Rosa Luxembourg, Clara Zetkin… et même Olympe de Gouge, pensaient-elles qu’au 21e siècle, il y aurait encore besoin d’une journée pour rappeler qu’une moitié de l’humanité a encore besoin que l’on se batte pour acquérir ou conserver ses droits…
Où et quand avons-nous failli ?
Toutes ces journées de ceci de cela m’énervent en général, mais celle de la femme particulièrement car je suis chaque année consternée que l’on soit obligé de consacrer une date à ce qui n’est après tout comme tu le dis qu’une moitié de l’humanité. Ce qui le consterne le plus c’est de constater que malheureusement d’année en année rien ne change vraiment, les choses ont parfois même tendance à se dégrader, à l’instar de cet incroyable recul du droit à l’IVG comme tu le mentionnes notamment. Lorsqu’arrive la journée de la femme et tout le tintouin qui va avec, j’ai la désagréable impression que l’on (le « on » étant les hommes tu t’en doutes)nous fait comme une faveur en nous accordant un peu d’attention… il faut sans doute dire merci également?
Avoir une « journée de la femme » me semble aussi ridicule que si l’on devait fêter la « journée de l’humanité ». Cette journée prouve simplement que nous sommes, encore et toujours, une sous-catégorie de cette humanité. Et encore sommes-nous « privilégiées » dans notre pays, mais pour combien de temps si tout recule?
Exactement, en effet on peut considérer ce genre de journée comme un échec de la civilisation. Civilisation qui n’a pas su ou voulu intaurer l’égalité…
Ce qui me chagrine c’est que tous les ans, le constat est le même et que même si des choses bougent dans le bon sens, on ne peut que voir qu’il faudrait toujours être vigilantes (cf. l’IVG). En fait, pas de repos, il faut se battre pour ailleurs mais pour ici aussi.
Et c’est pareil effectivement pour toutes les journées de.
Aujourd’hui, d’ailleurs c’est la journée du bonheur… mouais !!!