La Lorraine a perdu ses derniers hauts fourneaux
Ainsi titrait en une le quotidien Vosges Matin du dimanche 14 avril 2013.
Le journal reprenait l’expression amère d’un responsable FO à la sortie du dernier Comité d’Entreprise de l’usine Arcelor Mittal de Florange. Alors, une question m’est venue : comment peut-on perdre quelque chose d’aussi imposant que ÇA
On perd ses clefs, on perd un mot de passe, on perd la tête, on perd un amour, et même, à la rigueur, on se perd… Bien souvent parce que nous ne faisons pas toujours réellement attention aux choses ou aux évidences. Mais ÇA :
En dehors (ou à cause) de leurs tailles imposantes, les hauts fourneaux ont toujours fait partie du paysage lorrain. Tout comme les usines textiles faisaient (et font encore) partie du paysage vosgien. Et ce même lorsque l’on tente de cacher, panser la blessure, en transformant un site Unimetal en golf ou une usine en magasin… Subsiste alors, comme en un dernier baroud d’honneur d’une identité lorraine, des vestiges qui se dressent vers le ciel.
Perdre n’est alors peut-être pas le verbe juste. Tout comme je pense que l’on ne perd pas un proche lorsque celui-ci décède (ce qui impliquerait que l’on n’a pas fait assez attention à lui). La région lorraine ne perd pas ses hauts fourneaux. Ceux-ci s’éteignent définitivement à Florange, fin avril 2013, après deux années de combat. Subsistera ensuite le souvenir.
« C’est une journée de deuil », ajoutait ce même syndicaliste…
Merci au site culture industrielle pour les photos agrémentant cet article.