Il y a cet édito de Leïla Slimani dans le 1. Il y a cette lettre, belle à en pleurer d’Antoine Leiris. Il y a ce Paris en fête d’Hemingway. Il y a ces mots, partout… Il y a Davide Martello et son piano devant le Bataclan. Il y a « Imagine » fredonnée par une enfant. Il y a du Piaf qui résonne. Et (comment le taire ?) un hymne national devenu soudainement fédérateur… Il y a les graffitis (cet art de la rue) sur les murs de Paris. Ces dessins de Joann Sfar , Zep et tous les autres. La sculpture de sable, éphémère comme l’est la vie, de Sudarsan Pattnaik. Et des dessins d’enfants par milliers…
Il y a la vie, tout simplement. Et ces éclats de beauté qui nous ramènent toujours à elle après l’horreur. Ces fragments de jours et ces gestes qui tirent des larmes. Ou un sourire. Par delà l’incompréhension, la stupeur et la douleur de l’absence inexpliquée et pour toujours inexplicable. Là est la vie. Nulle part ailleurs. Ni en un dieu ni dans des accents sécuritaires, ces deux illusions qui nous coupent de l’autre. Car l’autre est ça : Leila Slimani, Antoine Leiris, Ernest Hemingway, John Lennon, Davide Martello, Édith Piaf, Madonna, Céline Dion, Zep, Joann Sfar, Sudarsan Pattnaik, et tous les autres que nous pourrions connaître et ceux que nous connaîtrons sans doute un jour. Si nous laissons la chance à la vie.
Nous leur devons bien ça…