Il y avait un temps où il était d’usage de rendre hommage aux artistes lorsqu’ils disparaissaient. Les journalistes nécrologeaient, les éditeurs rééditaient les livres du romancier, les biographes biographaient, les chanteurs reprenaient les chansons…
J’ai appris ce matin en écoutant une radio généraliste qu’au mois de juin un disque (d’un collectif d’artistes), reprenant les chansons de Renaud*, allait sortir dans les bacs**.
Première réaction : ah, il est mort ?
Seconde réaction : ah non, en fait on fait encore du neuf avec du vieux.
Conclusion : c’était donc mieux avant !
Ce n’est pas moi qui l’ai dit…
Cadeau : la minute nostalgie de la rédactrice
* Le chanteur Renaud est toujours vivant.
** Pour les plus jeunes, il fut un temps, lointain, où les disques s’appelaient des 33 ou des 45 tours et étaient vendus par des disquaires*** qui les plaçaient dans des gros bacs pour les présenter….
***Toujours pour les plus jeunes, le disquaire est en quelque sorte l’ancêtre d’Amazon, iTunes, la Fnac…
Ah là là, quand il a fallu que j’explique à mes enfants ce que c’était qu’un disque 33 tours! Ils avaient l’air de me prendre pour une extra-terrestre. C’est là qu’on se rend compte comment les choses ont évolué à une vitesse incroyable ces dernières années. Notre génération était encore en mesure de comprendre ce qu’avaient vécu nos parents, mais entre nous et nos enfants c’est autre chose! Une amie me racontait qu’elle avait voulu regarder « La boum » avec son grand fils de 15 ans: en voyant une mobylette il avait demandé ce que c’était comme scooter, et il n’avait pas compris pourquoi Sophie Marceau tirait le fil du téléphone jusqu’à sa chambre au lieu de prendre son portable. Le choc des génération, tu prends 20 ans dans la vue…
Je ne suis pas une adepte du « c’était mieux avant » et j’apprécie pas mal de choses de notre monde moderne. Ce que je regrette, plus que les technologies, c’est plutôt les vertus de la lenteur qu’on savait apprécier. Et pour ce qui est des artistes actuels, s’ils recyclent ce n’est pas par nostalgie mais plutôt par manque total de talent et de créativité. Et comme il y a un paquet de nostalgiques ils sont aussi sûr de se remplir les poches.
Cela étant dit je suis ravie que Renaud ne soit pas mort (du moins pas physiquement), c’est toute mon adolescence. Moi aussi j’aurais eu la même première réaction…
Je ne suis pas une folle non plus du « c’était mieux avant ». Je crois que toutes les époques ont leurs avantages, leurs particularités et que si le monde change c’est parce que c’est dans notre nature même d’évoluer. Mais effectivement, l’évolution vers le toujours plus ou toujours plus vite est pour le moins… déconcertante (après tout on devrait au contraire tendre vers le bien-être plutôt que vers le stress).
Renaud fait également partie de mon adolescence… c’est le pourquoi de ce petit billet (et parce qu’il y a longtemps que je n’étais revenue m’épancher ici :o))
Mais avant, on trouvait ce dont on avait besoin à l’épicerie de son village… maintenant il faut de plus en plus souvent faire appel à Internet, soit que les besoins aient changé et que le commerce ne se soit pas adapté, soit qu’il n’y ait que le strict minimum et que vous ayez besoin d’un peu autre chose.
Le problème de Renaud, c’est qu’il est (depuis plusieurs années déjà) en train de sombrer et les profits dégagés par la vente de ce disque à l’initiative de quelques « amis » devraient lui permettre de se remettre à flot ???
Bonjour Agathe ! :o)
Sans doute que l’on se contentait de moins avant et qu’il faudrait aujourd’hui une très, très grande épicerie. Et pour Renaud, j’aimerais réellement que l’argent suffise à le sortir de là où il est. Malheureusement…