Parce que déjà, être freelance de nos jours, cela dénote d’une certaine inconscience, mais si en plus, vous avez choisi la rédaction web…
- On vous fait croire que vous avez certainement un problème d’élocution
« Ah oui ! et en gros, tu peux me réexpliquer ce que c’est qu’une rédactrice web ? » Et là, si vraiment il est question de se faire comprendre, il faut éviter les mots et acronymes tels que mots clés, SEO, SMO, etc. Dire simplement que l’on écrit des articles, des descriptions de produits, des newsletters… pour des sites web suffira (simplifiez, il en restera peut-être quelque chose).
- On vous prend pour une affabulatrice
« Ah bon, tu écris pour les sites web ? Pourquoi ? Ils ne peuvent pas le faire eux-mêmes ? » Il faut, pour comprendre cette phrase, partir du principe que pour certains de vos interlocuteurs (trices) le web reste magique et que le site web semble (souvent) être une personne, une entité produisant et illustrant ses écrits elle-même. Forcément !
- Comme tout freelance, vous avez dit adieu aux avantages du travail salarié
En vrac : adieu les fins de mois assurées, les congés maladies, les tickets restau, les papotages des collègues (même si…), les congés payés, les dimanches et fêtes…
- On vous parle comme à une demeurée
« L’auteur d’un article publié reçoit un badge de contributeur qui vient s’ajouter à ses autres badges sur sa page membre. » ce n’est pas de moi, juste dans les CGU d’un site dit « participatif ». Il faut savoir que sur le web, la participation est un grand cadeau que l’on vous fait. Pensez, on vous offre un endroit où publier vos textes en contrepartie de quoi, vous gagnez quelquefois le droit de voir citer votre nom (vos 15 minutes de célébrités à vous).
- Vous devenez légèrement monomaniaque
Si votre mission vous demande d’écrire sur la déco, vous lisez tout ce qui concerne la déco (jusqu’à en être hypnotisée par Valérie Damido). S’il s’agit d’écrire sur les pneus, vous êtes alors prête à coucher avec Bibendum pour avoir des renseignements. Vous y pensez jour et nuit (aux pneus ou à la déco, pas à Bibendum !) Et, dans le même temps, vous êtes devenue presque incapable de lire un article de blog sans analyser le chapô, les titres, les intertitres…
Mais finalement, en ce premier mai et à l’heure ou la France compte plus de 5 millions de chômeurs, ne vaut-il pas mieux être : monomaniaque, demeurée, précaire, affabulatrice, mal entendue voir rédactrice web freelance, plutôt que de ne pas ou plus connaitre cette notion que l’on fête aujourd’hui ?