Lento est, non pas mon rythme actuel (quoique sur ce blog : si), mais l’un des livres de la rentrée (nombreux, si nombreux…)
Lento d’Antoni Casas Ros c’est l’histoire d’un enfant « particulier ». Si particulier qu’il n’en finit pas de naitre, ou plutôt qu’il met 72 jours à finir de naitre, à sortir du ventre de sa mère. Lento, comme son nom l’indique est lent, très lent « il ne veut pas aller vite » dans ce monde de plus en plus rapide. Mais Lento n’est pas bête, Lento contemple, Lento apprend : la musique, la littérature, la sensualité, les autres… et puis, un jour, malgré l’amour de sa mère Lento finit par être placé dans une institution pour autiste. Alors commence pour lui la quête de la liberté, quête qui le mènera à un amour différent avec la fille la plus rapide du monde.
Lento c’est l’histoire de la différence contée avec une écriture douce, poétique et prenante.
« Je relis trois fois le texte puis le récite, livre fermé. Ce qui est difficile pour les autres m’est facile. Ma litanie. Ce qui est facile pour les autres, regarder la télévision par exemple, m’est difficile. Je me lance dans la répétition lancinante du texte jusqu’à la nuit, je fixe mon esprit, sans la moindre échappée. Le rythme du son, les vagues des mots, le sens caché qui n’a même pas besoin d’émerger, la chair même des mots, sa chair. Avant d’accéder au dérèglement, je veux m’enfoncer, me laisser boire par la substance, illuminer chaque sens. »
Lento – Antoni Casas Ros – Éditions Christophe Lucquin – 16 €