Si le web a été conçu comme une grande bibliothèque, dans ses étagères se cachent parfois de jolis livres. C’est en suivant Piwee que j’ai dégoté celui-ci début janvier. Entre ses pages, des photographies tendres et parfois mélancoliques de vieilles valises de ceux qui furent enfermés dans une madhouse de l’état de New York.
C’est en 1995 que le centre psychiatrique Willard ferme définitivement ses portes. Derrière elles, au dernier étage, les ouvriers employés à sa rénovation découvrent plus de 400 valises de malades autrefois internés. Rangées et étiquetées, elles ont été entreposées dès l’arrivée de sa ou de son propriétaire dans l’asile. Qui quelquefois n’est jamais ressorti du Willard Asylum of the Insane et qui repose encore aujourd’hui dans le cimetière de l’institution. Parfois, sans jamais avoir retrouvé ses affaires, sa vie d’avant.
C’est cela que photographie l’artiste Jon Crispin depuis 2011 : les vies qu’ils ont laissées derrière. Au travers des valises ouvertes, présentant leur contenu comme on raconte un voyage, une vie, que l’on ne peut plus que tenter d’imaginer.
Ce site est en lui-même un voyage émouvant au pays de l’oubli et de la folie.
Le site Willard suitcases
Le blog de Jon Crispin, où l’on peut lire la genèse du projet et découvrir un peu (si peu) de l’histoire des propriétaires des valises.
Photos John Crispin – Source Piwee