J’ai fêté mon anniversaire 3 jours avant que l’information ne sorte. Et comme j’ai dépassé, de presque loin, l’âge canonique (qui est 40 ans, soit l’âge auquel une femme pouvait servir chez un ecclésiastique), je me suis sentie soulagée à titre personnel. Car même si venait l’envie très saugrenue à monsieur Facebook ou monsieur Apple de m’embaucher outre-Atlantique, il ne leur viendrait certainement pas l’idée encore plus saugrenue de me proposer de faire congeler mes ovocytes…
Parce que j’ai, je vous l’avoue, un gros doute sur l’éventuel côté altruiste d’une telle démarche au vu du coût de la méthode (jusqu’à 20 000 dollars, une goutte d’eau pour ces firmes, mais la multiplication de gouttes d’eau, c’est bien connu…). Et j’imagine déjà les entretiens d’évaluations dans le bureau du ou de la R.H : « Madame, la société X nous a informés de votre demande de décongélation de vos ovocytes. Nous espérons que vous prenez toute la mesure de votre décision, surtout au vu du mauvais avancement du dossier Y ? »
Même si la maternité n’a jamais été ma priorité, je ne peux que me souvenir qu’il y eut un temps où des milliers de femmes criaient dans la rue : « un enfant si je veux, quand je veux » .
Dubitative je suis…
Les bras m’en tombent… Sinon il n’y a aucun problème d’égalité au travail entre les hommes et les femmes.Récemment pour un entretien d’embauche le recruteur m’a avoué être bien soulagé que j’aie déjà trois enfants et que je n’en veuille pas d’autres car je ne risquais donc pas de le « lâcher » (je cite) pour un nouveau congé maternité. Pour une fois que mon grand âge était un atout…
Et d’un autre côté, certain(e)s se battent pour conserver à tout prix un congés parental de 3 ans…
Et moi je ne compte pas les entretiens où je me suis entendue expliquer que mes filles « étaient » grandes et de ce fait, capables de se passer de moi.